Votre collectivité a investi dans les équipements et la maintenance des salles informatiques de vos écoles ? Or, si vous constatez aujourd’hui que ces équipements sont de moins en moins utilisés par les enseignants. Des questions se posent : Faut-il continuer à investir en ce sens ? Devez-vous envisager de nouveaux équipements ? Est-il souhaitable de penser à une nouvelle organisation ? Des questions légitimes qui appellent des réponses efficaces !
Pourquoi les salles informatiques sont-elles sous utilisées ?
Il existe 3 freins majeurs à l’utilisation des salles informatiques : techniques, pédagogiques et organisationnels
La problématique technique est généralement liée aux manques de postes, à une connexion trop lente ou irrégulière et, enfin, à un débit internet souvent trop faible pour les usages simultanés des ordinateurs. D’autant que des problématiques organisationnelles réduisent le temps consacré aux séances, initialement prévues sur une heure. En intégrant les allers et retours entre la salle de classe et la salle informatique ainsi que les pertes de temps dus aux problèmes de connexion, la séance est souvent réduite à 30 min.
Une autre contrainte tient à la gestion des demi-groupes dans les salles informatiques – parfois exiguë : en effet, que faire lorsque la salle contient un nombre insuffisant de poste ? Créer des binômes ? Cette solution est peu appréciée des enseignants car les élèves se dissipent rapidement. Créer des demi-groupes ? Quelles conséquences sur l’attention des élèves ? Et s’il n’y pas d’intervenant extérieur dans la salle de classe pendant que l’enseignant est mobilisé en la salle informatique, c’est le brouhaha presque assuré !
Conséquence : Les enseignants se découragent de se rendre en salle informatique, à moins que l’école ne bénéficie du dispositif « plus de maîtres que de classes »mis en place par l’Éducation Nationale, pour gérer ce second groupe. Ce dispositif du ministère donne la possibilité d’affecter, sur la base d’un projet pédagogique, un enseignant supplémentaire dans une école ou un groupe scolaire.
Le manque de formation adaptée aux parcours pédagogiques comme l’absence de mutualisation des contenus dans les écoles amplifie d’autre part cette sous-utilisation des salles informatiques.
Mais l’heure d’aller en salle informatique, pour faire de l’informatique est révolue. Outre le temps des séances, les salles informatiques s’avèrent aujourd’hui inadaptées à un usage transversal du numérique dans les apprentissages, comme le stipule la loi sur la refondation de l’Ecole.
Comment faire pour que vos investissements réalisés soient pérennes ?
1/ Redynamiser les salles in
formatiques, avec l’aide d’intervenants extérieurs ?
Seuls des personnes habilités par l’Éducation Nationale sont susceptible d’intervenir auprès des enseignants, sauf si, précise la loi, celle-ci présentent des « technicités spécifiques ». Or cette « technicité spécifique » peut reposer sur les compétences informatiques et numériques et peut vous permettre d’embaucher des « emplois d’avenir ». En effet à l’instar de la ville de Liancourt-Saint-Pierre, vous pouvez faire intervenir des « emplois d’avenir », les former, et les dépêcher dans les écoles afin d’apporter aux enseignants une aide spécifique lié au numérique. Dans le cadre d’emplois mutualisables, ils peuvent également participer aux activités périscolaires et vous apporter main forte pour la mise en place des nouveaux rythmes scolaires.
Si vous choisissez d’ajouter des postes en salle informatique, pour éviter d’alourdir la gestion de la maintenance ou les investissements de renouvellement de poste sur le long terme, pensez à étudier une solution de virtualisation des postes. Le grand principe de la virtualisation du poste de travail consiste à afficher sur un ou plusieurs postes physiques, une image virtuelle du poste utilisateur. Cette image virtuelle du poste principal est en fait réellement exécutée sur un serveur distant.
Les 3 avantages de la virtualisation des postes de travail :
- Vous réduisez à terme votre facture, grâce à un terminal dit « client léger » sur chaque bureau, sans disque dur susceptible de casser. En investissement, cette solution n’est pas forcément économique, mais à terme, cela vous évitera un plan de renouvellement de matériels.
- Les enseignants peuvent travailler à distance sur leur poste (applications disponibles
depuis n’importe quel endroit et à partir de tout appareil).
- Une maintenance réduite ! Plus besoin de déplacer des techniciens pour résoudre les problèmes : ils peuvent être gérés à distance.
⇒ Cette solution a été mise en place avec succès par la ville de Colombes (92) dans ses écoles.
Mais, selon les établissements, la problématique organisationnelle relative aux temps de déplacements des élèves reste entière ; tout comme la problématique pédagogique liée à aux usages quotidiens du numérique, au fil des apprentissages.
2/ Installez des ordinateurs en fond de classe et/ou optez pour des terminaux mobiles !!
Pour ce second axe, vous pouvez dispatcher l’ensemble des postes de la salle informatique dans les classes, en les virtualisant en réseau local même sans internet. L’enfant reste là dans son cadre habituel et utilise le numérique comme un outil et non plus comme une fin en soi. Des tablettes dans des classes mobiles peuvent par ailleurs venir compléter des usages au gré des ateliers.
Attention ! Dans les deux cas, équiper un établissement en matériel et infrastructure ne peut se réduire à de simples achats. Pensez aux mises en service et à la maintenance dés le début de votre projet. Parallèlement, et pour qu’elle ait du sens, votre stratégie doit se construire avec l’ensemble des acteurs engagés. Comment ? En impliquant les enseignants dans leurs futurs usages, en tissant une relation de partenariat avec les services locaux de l’Éducation Nationale. Cela vous permet de cerner leurs attentes et leurs freins face au numérique à l’école et de préparer de votre côté la conduite du changement.
Ensemble, vous bâtirez ainsi un projet cohérent. C’est ici l’une des 7 règles à respecter pour construire votre Ecole numérique avec l’Education Nationale.
Et vous, comment sont aujourd’hui utilisées les salles informatiques de vos écoles ? Si comme dit précédemment, elles ne répondent plus aux besoins des enseignants et des élèves en matière d’apprentissage, quelles solutions envisagez-vous pour les remplacer ?
Et que faire pour mutualiser les matériels avec le périscolaire ?
Faites nous partager ci-dessous dans les commentaires, votre expérience, vos problématiques ou les solutions que vous avez envisagées pour votre École Numérique. Et n’hésitez pas à nous solliciter pour vous accompagner !
Dans les entreprises le BYOD (apporter son propre matériel ….) a pris beaucoup d’importance. Pourquoi ne pas extrapoler dans l’éducation nationale. Le pourcentage d’enfants de plus 12 ans ayant un smartphone dans la poche est à mon avis non négligeable et il pourrait l’utiliser pour autre chose qu’envoyer des sms à leur ami(e) !
En effet ce serait une solution fort intéressante et déjà bien adoptée au Canada par exemple. D’autant que des études montrent que l’usage des portables personnels favorisent l’appropriation des contenus et des apprentissages. Mais, pour différentes raisons de sécurité, entre autre, mais aussi de synchronisation, les portables sont aujourd’hui interdits dans de nombreux établissements. A suivre….
Enseignante depuis 16 ans et utilisatrice de salles informatiques depuis mes débuts, j’avoue être très surprise de votre analyse.
Tout d’abord votre photographie semble dater d’il y a au moins dix/quinze ans. Les salles informatiques actuelles (je travaille dans un collège ZEP du 62) ne ressemblent guère à ça : écran plat dissimulés sous la table vitrée, bonnes configurations, connexion correcte au réseau (si M. Trucmuche arrête de télécharger ses films pdt les heures de cours!)
Vous semblez découvrir Net Support School qui, ce me semble est pourtant livré avec toutes les salles pupitres. Salles comprenant 27 postes élèves et un poste maître. Nous avons choisi d’utiliser GRR pour la gestion des salles et il n’y a aucun problème de réservation ou d’A/R classe/salle info.
Enfin vous proposez d’utiliser les tablettes ce qui montre que vous n’avez pas la moindre idée de la différence d’usage entre les deux supports.
Je vous souhaite d’obtenir gain de cause dans votre établissement visiblement sous-doté mais je vous remercie de ne pas mettre des bâtons dans les roues à ceux qui préfèrent travailler sur PC (ouverts aux logiciels libres et paramétrables) que sur des tablettes microscopiques et non programmables.
Merci.
Christine Merlin
Bonjour Madame,
Tout d’abord, vous me parlez de mon établissement. Alors permettez moi de me présenter. Je ne suis pas enseignante mais consultante auprès de territoires, établissements ou centre de formations en e-education
Je suis ravie pour vous de constater que vos salles informatiques sont des mieux équipées et bien utilisées. Dans votre situation, je comprends alors votre surprises. Mais sachez que ce que vous vivez n’est pas une généralité et que bon nombre de salles informatiques ne disposent pas des meilleures conditions d’usages.
D’autre part, cela n’empêche pas l’importance d’intégrer l’usage du numérique dans la classe pour que l’outil soit intégrer dans les disciplines de façon transversales. Car l’époque d’aller en salle d’informatique faire de l’informatique est révolue.
Ceci dit, intégrer l’usage du numérique dans la classe ne suppose pas forcément travailler sur tablette. L’usage des ordinateurs en fonds de classe et/les classes mobiles avec ordinateurs sont toutes aussi efficaces. Tout dépend du projet de l’enseignant et mon propos n’a jamais été de faire du prosélytisme pour les tablettes.
Bien à vous,
MF Bodiguian
Bonjour,
Il existe le principe des clients légers qui sont peu sensible a l’âge puisque tout vient du serveur (idem pour les tablettes). Voir des solutions comme edutice ou abeex 😉
Cordialement